Extraits de « Les Survivants », de Patrick Rotman

Ce documentaire télévisé donne la parole à des rescapés de la Shoah, qui témoignent de l’horreur des camps de déportations nazis, sur fond d’images d’archives percutantes. Le réalisateur Patrick Rotman évoque, pour l’essentiel, les derniers mois des camps, en 1944-1945, les sinistres marches de la mort, la libération des déportés, comme leur retour en France.

Pour télécharger le document pédagogique de FRANCE 3, cliquez sur le lien ci-dessous :

DP Les Survivants

Pour visionner un extrait sur l’arrivée, puis l’extermination des Juifs hongrois en 1944 : http://www.youtube.com/watch?v=YR18GDcT7as

Pour visionner un extrait sur les « marches de la mort » et l’évacuation des camps : http://www.youtube.com/watch?v=fL0W4Lvd8Gw

Livres publiés par les témoins interrogés dans le documentaire (Source Wikipédia) :

  • Francois BERTRAND, Convoi de la mort, Buchenwald-Dachau (7-28 Avril 1945) – Notre devoir de mémoire, éd. Héracles, 1997 et 2000, 302 p.
  • François BERTRAND, Vers l’extermination – convoi Buchenwald-Dachau, Éd. Art’Cool, (Paris), 2005, 334 p.
  • Henri BORLANT, Merci d’avoir survécu, Paris, Seuil, mars 2011
  • Isabelle CHOKO : Mes deux vies, éd. Caractères, collection : Témoignage, 2005, 224 p.
  • Madeleine GOLDSTEIN, On se retrouvera, l’amour au-delà de l’enfer, éd. De L’Archipel, 2006
  • Ida GRINSPAN et Bertrand POIROT-DELPECH, J’ai pas pleuré, Presse-pocket, 2003
  • Yves PINGUILLY, Violette JACQUET, Les sanglots longs des violons de la mort, l’histoire de Violette Jacquet-Silberstein déportée à Auschwitz-Birkenau, dessins de Marcelino Truong, éd. Oskar-jeunesse, coll. Cadet histoire et société, 2007, 64 p.
  • Maurice WOLF et Stephane WOLF : Es Brennt un Combattant Dans la Tourmente, éd. L’Harmattan, 2006, 366 pages, préface de Patrick Rotman

Hommage à la Résistance… Nos ados au CHRD

Dans le cadre de la préparation du Voyage-Mémoire à Auschwitz,

une visite au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) s’imposait.

En voici le florilège en quelques images…

La « Résistance » veille sur Lyon la Rebelle…
Le groupe « Mémoire de la Shoah », dans les rues de Lyon occupé… Silence… les murs ont des oreilles…
En Noir & Blanc, devant cette inscription pleine de promesses, on les confondrait presque avec un corps franc de l’Armée Secrète en mission de sabotage dans les rues du Vieux Lyon, une nuit du printemps 1944…

Rencontre avec un rescapé d’Auschwitz…

Dans le cadre du Voyage-Mémoire à Auschwitz-Birkenau, M. Claude BLOCH est venu rendre visite à l’ensemble des élèves de 3e de notre établissement. Ce fut un grand moment d’émotion et de partage entre ce rescapé des camps de la mort et nos adolescents, profondément bouleversés par son effroyable périple…

A l’issue de cette conférence, les élèves du Groupe « Mémoire de la Shoah » ont eu le privilège de s’entretenir avec M. BLOCH pour partager leurs impressions sur son précieux témoignage, dont ils sont désormais les garants et les gardiens

Des ados sur les traces de Jean MOULIN…

Le Groupe « Mémoire de la Shoah » s’est rendu au Mémorial Jean MOULIN de Caluire, situé dans l’ancien cabinet médical du Docteur DUGOUJON.

C’est dans ce lieu que s’est déroulée l’arrestation de Jean MOULIN, alias « MAX », unificateur et héros de la Résistance française, par Klaus BARBIE, sinistre chef de la Gestapo lyonnaise, le 21 juin 1943.

Pour découvrir le site du Mémorial Jean MOULIN, cliquez sur le lien ci-dessous :

http://www.memorialjeanmoulin-caluire.fr/fr

Pour visionner la vidéo sur Jean MOULIN, cliquez sur le lien ci-dessous :

http://www.dailymotion.com/video/xdrjgg_reportage-mai-1940_news?start=861#.UMdnPHfisfo

Pour télécharger la biographie de Jean MOULIN, cliquez sur le lien ci-dessous :

Fiche-élève-Jean Moulin

Le Groupe « Mémoire de la Shoah » devant la stèle en mémoire au martyr de Jean MOULIN.
Présentation, par notre guide, des principales missions confiées à Jean MOULIN par le Général DE GAULLE.
Le cabinet du Dr Dugoujon où se déroulait la réunion des chefs de la résistance le lyonnais, ce 21 juin 1943…

 

La chaise de « MAX »…, qui décédera des suites des tortures que lui infligera son tortionnaire Klaus BARBIE.
Photographies des résistants présents le jour de l’arrestation de Jean MOULIN. Au fond, à gauche, on distingue celle de René HARDY, dont l’attitude ce jour-là fut sujette à de nombreuses controverses…

 

Réunion Parents – Voyage Auschwitz – janvier 2012

Vendredi 30 décembre, une réunion s’est tenue au Collège

dans le cadre de la préparation du Voyage-Mémoire

qu’effectuera le Groupe « Mémoire de la Shoah »,

sélectionné pour partir en Pologne,

pour visiter les camps nazis d’Auschwitz et de Birkenau.

les 16 et 17 janvier 2013

Voyage-Mémoire à Auschwitz. Des adolescents face à la Shoah

Pour la seconde fois en trois ans, le Collège de la Haute-Azergues a été sélectionné, avec quatorze autres établissements scolaires du Rhône, pour participer à un voyage mémoriel au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, situé en Pologne, près de Cracovie. Organisée par le Conseil général du Rhône, qui affrète d’ailleurs un avion spécial, et par l’Association des Fils et Filles de Déportés Juifs, présidée par Maître Bruno Klarsfeld, cette excursion pédagogique se déroulera les 16 et 17 janvier prochain.

Pour cela, dix élèves volontaires de Troisième se sont engagés, ainsi que deux remplaçants, sous la direction de leur enseignant d’Histoire-géographie, M. Gratier de Saint Louis, à préparer studieusement ce voyage, sur leur pause méridienne du mardi. Les adolescents travaillent ainsi à la compréhension du mécanisme du génocide et du fonctionnement des camps de la mort par le biais de supports différents (études historiques, témoignages, chansons, bandes dessinées, documentaires télévisés). Ce travail de préparation doit ainsi leur permettre d’optimiser leur compréhension de la Shoah pour devenir les gardiens de cette douloureuse mémoire.

A leur retour d’Auschwitz-Birkenau, devenus des « passeurs de mémoire », Marie, Charlotte, Jessica, Loudna, Adeline, Lou, Mickaël, Alexis, Sylvain et Clément s’engageront à restituer cette mémoire du Génocide aux collégiens de l’établissement, ainsi qu’aux parents d’élèves. Par le biais de vecteurs de communication différents (articles dans la presse, exposition, plaquette numérique, site Internet du collège), ils devront partager cette expérience avec leurs camarades, leurs parents et la population, en parvenant à mettre des paroles et des mots sur les émotions vécues durant cet éprouvant voyage scolaire.

Nos Collégiens rencontrent Suzanne POLLAK

Une certaine émotion étreignait les élèves du Groupe « Mémoire de la Shoah » qui rencontraient pour la 1ère fois Madame Suzanne POLLAK, auteur du livre « Nous étions indésirables », qui raconte le périple de ses parents réfugiés juifs, lors de l’inauguration de la plaque commémorative du Centre d’accueil de CHANSAYE.

 

Madame POLLAK nous a promis de nous rendre visite au Collège après notre Voyage-Mémoire à Auschwitz pour intervenir auprès de l’ensemble des classes de Troisièmes de la Haute-Azergues.

Cliquez sur le lien ci-dessous pour commander le livre de Suzanne POLLAK

Nous étions indésirables

Nos Collégiens présents à l’inauguration de la Plaque de Chansaye (POULE)

Dimanche 18 novembre 2012, plusieurs élèves du Groupe « Mémoire de la Shoah » participaient, aux côtés de Mme PAVESI, Principal du Collège, et de M. GRATIER de ST LOUIS, leur professeur d’Histoire, à l’inauguration d’une plaque commémorative rappelant le sauvetage de nombreuses familles juives, au lieu-dit Chansaye, sur la commune de Poule-les-Echarmeaux.

Trois élèves du Groupe « Mémoire de la Shoah » en compagnie de notre Conseiller général, M. Denis LONGIN.
Alexis BROUSSE, Charlotte GUIBOUD-RIBAUD et Marie SERVETTAZ, du Groupe « Mémoire de la Shoah », étaient présents sur le site.
Adeline ROCHE, également volontaire sur le groupe « Mémoire de la Shoah », rejoint ses camarades pour la cérémonie.
Les élèves du Collège de la Haute-Azergues ont eu le privilège d’intervenir officiellement dans le protocole de la cérémonie… Un grand moment d’émotion pour nos adolescents…
C’est à Marie SERVETTAZ qu’il revient l’honneur de lire à haute voix le texte dévoilée de la plaque commémorative de Chansaye.

Dépôt des gerbes par MM. LEVY et MERCIER.

 

Anciens du Maquis de Chauffailles, Anciens-Combattants ATM, Association du Mémorial de THEL… Tous étaient présents pour rendre les honneurs aux victimes innocentes du Nazisme.
La plaque commémorative dévoilée.

 

La section locale des Jeunes sapeurs-pompiers de la Haute-Azergues était présente sur la cérémonie. Lou ADRIAN, la 3e en partant de la droite est aussi élève de 3e au Collège et volontaire sur le groupe « Mémoire de la Shoah ».

 

Lou ADRIAN, JSP à la section local, mais également membre du Groupe « Mémoire de la Shoah », rend hommage aux victimes de la barbarie nazie.
Le porte-drapeau et Alexis se tiennent devant la stèle mémorielle, qui est encore recouverte du drapeau tricolore.
M. Jean LEVY, Délégué régional de l’Association des Fils et Filles des déportés juifs de France se tient aux côtés de M. Denis LONGIN, Conseiller général de notre canton et de M. Michel MERCIER, ancien Garde des Sceaux et actuel Président du Conseil général du Rhône.

La vie au Centre d’accueil de Chansaye en 1942

David Donoff, assistant social et interné volontaire au camp, quitte Gurs au petit matin du 25 novembre 1941 pour Chansaye avec les cinquante-sept[1] premiers hébergés mis « en congé non libérables ».
Heinz Pollak fait partie de ce premier groupe. Il est né en 1911 à Vienne en Autriche, a fait des études de médecine et jeune diplômé a fui l’Autriche pour Bruxelles d’où il fut déporté au camp de St Cyprien le 10 mai 1940.

Transféré à Gurs à la fermeture de St Cyprien, il exerce comme médecin des internés dans le camp. Membre du parti communiste, il y circule dans le camp assez librement.

Il raconte :

« Une voiture de la Kommandantur emporta nos bagages la veille au soir dans le garage situé à l’entrée du camp. Le départ avait été fixé à 5 heures du matin. Nous nous mîmes en route à 4 heures, accompagnés par quelques amis malgré l’heure très matinale. Puis on contrôla nos bagages, et nous montâmes dans un camion bâché, à l’intérieur duquel pas la moindre lueur ne filtrait. Nous ne pûmes que deviner le moment où la barrière se leva. »[2]

La barrière s’est levée. Direction Chansaye. C’est un village éloigné de quelques kilomètres de la commune de Poule-les-Echarmeaux, dans le département du Rhône. Situé à une altitude de près de 700 mètres, on y parvient par une étroite route bordée de hauts et sombres sapins.

A Chansaye, ils vont tenter de réapprendre à vivre.

Le centre d’accueil de Chansaye est installé au cœur du village, près de l’hôtel Bancillon. Il s’agit d’une ancienne auberge, adossée à des bois qui montent en pente douce.

Heinz POLLAK

Il semble que la population locale et les internés aient eu quelques contacts, et que tout le monde savait qu’il s’agissait de réfugiés juifs.

Un habitant de Chansaye se souvient :

« Une jeune femme, elle avait dans les 30 ans, on l’appelait Mademoiselle Annie, elle était autrichienne. Elle vivait dans la grande maison avec une dame d’au moins quatre-vingt dix ans mais qui était encore bien verte. En guise de vêtements, elles portaient les pires haillons qui soient. La nuit, elles dormaient dans les bois. Elles s’y sentaient plus en sécurité, parce que, si besoin était, elles pouvaient s’enfuir plus vite. Mademoiselle Annie venait chez moi tous les jours pour écouter la radio anglaise et elle notait toutes les informations. »[3]

Il se rappelle également qu’un des réfugiés jouait au football avec les jeunes du village.

« Il s’appelait quelque chose comme «Henaut», je ne sais pas si c’était son vrai nom. Il était l’un des plus jeunes, vingt-deux ou vingt-cinq ans au plus. J’ignore d’où il venait. Et il ne nous l’a pas dit non plus, naturellement. Comme tous les autres, il avait de faux-papiers. «Henaut» figurait sur la licence dont il avait besoin pour participer au championnat de football de la Vallée de L’Azergues. Il n’y avait presque que des gens du maquis qui y jouaient ».[4]

La vie s’organise. Un jardin potager est créé, des poules dans l’arrière-cour fournissent des œufs, la cueillette des baies et champignons complètent un approvisionnement qui est parfois enrichi par les paysans qui apportent de temps en temps du lait, un peu de viande.

Les gens du village donnent aussi du bois, pour se chauffer ou pour effectuer des réparations. Parfois les réfugiés aident les paysans au moment des récoltes, et touchent alors des rations supplémentaires.

Les réfugiés peuvent circuler librement dans le village, mais lorsqu’ils doivent se rendre à Poule-les Echarmeaux, à cinq kilomètres de là, où lorsque Ilse Pollak doit se rendre à Lyon pour faire suivre sa grossesse, ils sont accompagnés d’un membre de l’association de  l’Amitié chrétienne qui s’est portée garante auprès de la gendarmerie.

Ilse Leo est née en 1919 à Berlin. Sa famille se réfugie dès 1938 en France, à Paris où elle réside jusqu’à son internement à Gurs. A Gurs, elle travaille comme infirmière et fait la connaissance d’un médecin interné comme elle, le docteur Heinz Pollak. Le couple est inscrit dès le début sur la liste des personnes susceptibles d’être transférées à Chansaye. Leurs compétences dans leur domaine médical est un argument fort. A Chansaye, Ilse tombe enceinte, et la naissance est prévue pour le 29 août 1942. Cinq jours avant, le 24 août 1942, elle est conduite à Lyon où l’Amitié chrétienne a trouvé une sage femme discrète et a tout arrangé pour que l’accouchement ait lieu dans son appartement.

Mais depuis les rafles de juillet 1942 à Paris, la tension est montée. Pourtant, jusque-là, la vie au centre d’accueil a été plutôt paisible. La rumeur de la préparation de nouvelles rafles dans la zone sud parvient jusqu’à Chansaye. Avec la complicité tacite de la gendarmerie de Lamure-sur-Azergues, David Donoff et l’économe du centre Boris Bezborodko préviennent les hébergés.

Heinz Pollak raconte :

« Un jour l’administrateur français, David est arrivé. Il a fait venir quelques personnes : moi, Jacob, le cuisinier, et encore deux ou trois hommes. Il nous a dit que la police viendrait probablement dans les jours à venir et qu’il ne pourrait absolument rien faire. Il ne pouvait que nous conseiller de disparaître discrètement à la faveur de la nuit, de nous cacher dans la forêt et de reprendre contact plus tard. Tout le monde était en danger, les femmes moins que les hommes, mais seules quelques personnes pouvaient être prévenues. Je me suis souvenu d’un rocher en surplomb, sous lequel on pouvait passer quelques nuits à l’abri de la pluie. Je suis resté quatre ou cinq jours dans la forêt, et j’avais alors un abcès dentaire qui me faisait horriblement souffrir. J’ai soigné mon abcès avec l’eau d’un ruisseau, si bien que le pus a fini par s’écouler. »[5]

Dans cette maison, quatorze personnes sur les vingt-neuf désignées à la déportation sont ainsi temporairement sauvées.[6] Celles et ceux arrêtés par la gendarmerie française sont regroupés puis dirigés sur Drancy et déportés.

Une semaine après son accouchement, Ilse revient à Chansaye. Heinz n’est plus là, ainsi que d’autres hébergés partis se cacher dans d’autres lieux. « Les vides créent par la déportation se comblent aussitôt« .

Après ce tragique épisode, les réfugiés s’organisent. L’occupation allemande de la zone sud le 11 novembre 1942, la traque incessante que mène la Gestapo pour arrêter le plus grand nombre de juifs incitent à la plus grande prudence.

Ilse LEO

Un témoin raconte :

« Après que cette rafle a eu lieu, ils se sont bien organisés, » raconta le vieil homme qui habitait à côté de l’ancienne colonie de vacances. « Les Allemands arrivaient la plupart du temps tôt le matin, personne n’était encore réveillé, à l’exception des jeunes. Ils avaient ouvert une porte dérobée dans le toit et montaient la garde. En cas de danger, ils disparaissaient par cette porte et se cachaient dans les bois. C’est la raison pour laquelle ils ont surtout arrêté des gens d’un certain âge, ils les emmenaient dans des voitures. Les jeunes étaient déjà loin, nombre d’entre eux prirent le maquis. Voyez-vous le cerisier dans mon jardin ? L’homme auquel j’ai acheté le terrain m’a parlé d’un réfugié qui s’était caché dans le cerisier. Il y aurait passé la nuit, tapi dans les branches, et les Allemands auraient tourné tout autour et ne l’auraient pas découvert. Le cerisier était à cette époque-là beaucoup plus grand. J’ai coupé des branches. »[7]

La Gestapo cherche à arrêter Max Lingner, mais ne le trouve pas. Juif communiste né à Leipzig en 1888, il émigre en France en 1928 et s’installe à Paris. Il publie alors régulièrement dans les journaux de gauche comme l’Humanité et Monde des dessins et illustrations représentants des manifestations et des grèves d’ouvriers ainsi que des scènes de la vie quotidienne. Il publie également des illustrations qui soutiennent la guerre civile espagnole et condamnent la dictature hitlérienne. A la déclaration de la guerre, il est considéré comme un communiste dangereux et est interné au camp de Gurs où il arrive le 25 octobre 1940. Là, il donne des leçons de dessins aux enfants, et évoque dans ses propres travaux les aspects misérables de la vie dans le camp. Ninon Haït qui est internée volontaire au camp comme membre des EIF et assistante sociale du Service Social d’Aide aux Émigrants (SSAE) lui fournit du papier, et des couleurs. C’est sur sa recommandation qu’il est inscrit sur la liste des personnes à accueillir au centre d’accueil de Chansaye, où il est dirigé le 25 novembre 1941.  A Chansaye, il obtient des faux-papiers sous le nom de Marcel Lantier et lorsque la Gestapo retrouve sa trace, il est rapidement envoyé dans un autre centre d’accueil de l’Amitié chrétienne, à Cazaubon, où le propre frère de l’abbé Glasberg, Victor Vermont assume la direction du centre.

Avec l’occupation de la zone sud par les Allemands, la tâche se complique. Après les rafles, Boris Bezborodko est néanmoins revenu à son poste et il reçoit désormais secrètement les fonds nécessaires pour subvenir au fonctionnement du centre dont le nombre de protégés ne cessent de croitre. En effet, aux hébergés viennent se joindre les évadés et les cachés. Boris Bezborodko se charge de cacher les jeunes dans les environs, tout en maintenant une liaison avec chacun d’eux. « Il fallait leur fournir tous les mois des tickets, du tabac, de l’argent de poche, et surtout soutenir leur courage, leur faire sentir qu’ils étaient suivis et soutenus.« [8] Boris Bezborodko accomplit ce travail jusqu’à ce que la Gestapo cherche à le capturer et effectue une descente au centre le 12 juillet 1943. Il leur échappe, entre dans la clandestinité où il poursuit une activité de résistance.

L’économe et le directeur qui le remplace ne sont pas choisis par l’abbé Glasberg qui est lui aussi entré en clandestinité. Ces deux hommes tiennent une gestion désordonnée et intéressée qui fait beaucoup de mal au centre. Si l’économe est finalement renvoyé, son complice le directeur reste malgré tout à son poste jusqu’àla Libération. A la date du 15 septembre 1945, il reste quarante-cinq hébergés à Chansaye, essentiellement des personnes âgées,  incapables de travailler et obligées d’attendre la fin de la guerre, sans certitude de retrouver leurs proches.

La liste exacte des personnes qui ont résidé dans le centre d’accueil ne nous est pas connue. Certaines personnes ont été seulement pressenties pour y être transférées lorsqu’il s’agissait de dresser la liste des premiers transferts. Par la suite, les hébergés sont venus soit de façon isolée, soit en petits groupes. Il y a eu également des transferts d’un centre d’accueil à un autre, des personnes de passage seulement, qui n’ont pas été enregistrées, sans compter celles et ceux qui l’ont été sous une fausse identité. Un travail plus approfondi sur les hébergés de ce centre reste à faire.

[1] CDJC CCXVII-41 a. Rapport sur l’activité de la direction des centres d’accueil 1941-1944.

[2]  Nous étions indésirables, SuzanneLeo-Pollak, éditions Traces & Empreintes

[3] Ibid

[4] Ibid

[5] Ibid

[6] CDJC CCXVII-41 a. Rapport sur l’activité de la direction des centres d’accueil 1941-1944.

[7]  Nous étions indésirables, SuzanneLeo-Pollak, éditions Traces & Empreintes

[8] CDJC CCXVII-41 a. Rapport sur l’activité de la direction des centres d’accueil 1941-1944.

 

Sources : Site Jewish Traces – Mémoire et histoire des réfugiés juifs pendant la Shoah ; Suzanne LEO-POLLAK, Nous étions indésirables en France,, Traces et Empreintes, 2009.

Pour plus de renseignements sur les internés de Chansaye, cliquez sur le lien ci-dessous :

http://jewishtraces.org/lieux/le-centre-daccueil-de-chansaye/

Suzanne POLLAK : témoignage

Suzanne POLLAK :

Susanne Pollak est née dans la clandestinité à Lyon quelques jours après les rafles du 26 août 1942. Prise en charge par le réseau des Amitiés Chrétiennes et par l’OSE, l’enfant survit avec sa mère et elles rejoignent à la Libération Heinz Pollak qui avait rejoint la résistance armée dès 1942.
Les parents de Susanne Pollak ont été internés en mai 1940 au camp de Gurs parce qu’ils étaient considérés par le gouvernement comme Indésirables. Après l’armistice, ils sont maintenus en détention en raison des premières mesures du gouvernement de Vichy contre les juifs étrangers.
À l’automne 1941, ils sont transférés dans le Rhône dans le premier centre d’accueil ouvert par la DCA (Direction des centres d’accueil) dirigée par l’Abbé Alexandre Glasberg*.
Le centre de Chansaye a accueilli pendant sa période d’activité (1941-1944) une centaine d’internés, leur permettant d’échapper aux terribles conditions d’internement.

Pour lire la vidéo consacrée à Suzanne POLLAK,

cliquez sur le lien

 

FICHE de la FAMILLE POLLAK :

25/11/1941 Famille Pollak – Heinz, 30 ans, né le 18/06/1911 à Vienne (Autriche), médecin, juif, il habitait 10 Albertstraat, à Anvers. Son épouse, Ilse, 22 ans, née Leo le 03/07/1919 à Berlin, infirmière protestante habitait 20 rue Beaubourg, à Paris 4e. Heinz est autrichien, interné à Gurs à l’infirmerie C et Hilse est allemande et internée à Gurs à l’infirmerie K). Libérés de Gurs, ils sont transférés à Chansaye. Leur fille, Suzanne Leo-Pollak a passé la première année de sa vie à Chansaye.
Fiche de Gurs de Heinz : Ex-Autrichien. Carte d’identité belge. En France depuis mai 1940 arrivé de Belgique. Besoin de lui en tant que médecin vu la présence de vieillards et de malades. Époux d’Ilse Leo.
Fiche de Gurs de Hilse : Infirmière diplômé de la croix rouge française. Titre d’identité et de voyage, carte d’identité de travailleur. Cardiopathie motivant changement de camp et de climat, de plus besoin d’elle en tant qu’infirmière. Épouse d’Heinz Pollak (SSAE DX41-195)

La Paradis des Petits : 40 Familles hébergées, cachées ou sauvées

Les 40 familles juives cachées

25/11/1941 Famille Abraham – Gustav, 48 ans, né le 20/05/1893 à Rust, Allemand, habitait 40 rue de la Fidélité à Saumur (Maine-et-Loire). Commerçant, juif, entré en France en septembre 1933, et Karl, étaient internés au camp de Gurs (H-5). Libérés, ils sont transférés au centre de Chansaye.
Fiche de Gurs de Gustav : Certificat d’identité et de voyage pour les réfugiés allemands, Carte d’identité délivrée à Angers. Cardiopathie.
Fiche de Gurs de Karl : Désire se mettre en rapport avec le Dr Weil au sujet de leur garantie Suisse avant de prendre une décision définitive. Est à même de payer. Liste de personnes n’ayant pu s’engager définitivement pour Chansaye. (SSAE DX41-195) 40 Familles hébergées, cachées ou sauvées

25/11/1941 Famille Bloch – Simon, 77 ans, né le 5/11/1864 à Eichstetten (Allemagne) et son épouse Mélanie, 75 ans, née le 2/10/1866 à Tiengen (Allemagne), sont juifs. Ils arrivent de Fribourg en France en octobre 1940. De nationalité allemande, ils sont internés au camp de Gurs (M-6). Libérés, ils sont transféré à Chansaye. (SSAE DX41-195)

 25/11/1941 Famille Bosak – Hans, 35 ans, né le 26/06/1906 à Seeburg, et son épouse Catherine née Schueren le 08/03/1906 à Herbsmuhl, habitaient au Luxembourg, Avenue de la liberté. De religion catholique, sans papiers, ils arrivent en France en 1940. Ressortissants allemands, ils sont internés au camp de Gurs (M-19). Libérés, ils sont transférés à Chansaye. (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Breuer – Leo, 48 ans, né le 21/09/1893 à Bonn, artiste peintre catholique, il habitait 4 avenue Livingstone à Bruxelles. Porteur d’un passeport allemand, il arrive en France en 1940, et est interné au camp de Gurs (D-17). Libéré, il est transféré à Chansaye.
Fiche de Gurs : Amaigrissement excessif, affection suffisante pour l’envoyer dans un centre d’hébergement plus salubre. Accepte avec enthousiasme. Recommandé par Alexandre (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Durban – Richard, 28 ans, né le 29/11/1913 à Koenigsbach, mécanicien, protestant, arrive de Belgique en 1940. Apatride allemand, il est interné au camp de Gurs (D-17). Libéré, il est transféré à Chansaye.
Fiche de Gurs : Certificat délivré par la légation de Suède. Sclérose pulmonaire droite, affection suffisante pour envoi dans un centre d’hébergement au climat plus régulier que Gurs. Ancien combattant d’Espagne. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Eisenstadt – Annelise Rosa, 38 ans, née le 02/02/1903 à Magdebourg, secrétaire-comptable, juive, habite à Paris 225 Bd Raspail. De nationalité allemande, elle est internée à Gurs. Libérée pour raisons de santé, elle est transférée à Chansaye.
Fiche de Gurs : Récépissé de demande de carte d’identité délivré a Paris le 01/04/1937, valable jusqu’au 10/06/1940, passeport allemand périmé. Raccourcissement de la jambe droite avec troubles circulatoire. Affection motivant envoi dans un climat moins rude que celui de Gurs. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Eliasberg – Victor, 32 ans, né le 31/01/1909 à Kiev, technicien de l’organisation, et son épouse Eidel, 30 ans, née Meister le 25/05/1911, juifs, arrivés de Belgique en 1940, munis de passeports Nansen et de cartes d’identité belges, habitaient à Terre-Basse (Haute-Garonne). Ils sont internés au camp de Gurs. Libérés, ils sont transférés à Chansaye.
Fiche de Gurs de Victor : A organisé les ateliers dans le centre d’accueil de Brens, serait très utile à Chansaye pour la même raison. Ulcère d’estomac motivant l’envoi dans un centre où le régime est possible, Homme de confiance de l’ORT.
Fiche de Gurs de Eidel : Adénopathie, trachéobronchite nécessitant changement de climat. Transférée à ? (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Ettlinger – Emmy, 59 ans, née Falck le 15/01/1882 à Lubeck, juive, habitait Karlsruhe. Munie d’une carte d’identité allemande, elle arrive en France en octobre 1940, et est interné à Gurs (K-23). Elle a séjourné d’avril à août 1941 à l’hôpital mixte de Pau. Libéré de Gurs, elle est transférée à Chansaye. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Falkenstein – Hedwige, 67 ans, née Darnbacher le 07/03/1874 à Karlsruhe, juive, habitait à Freiburg/Breisgau (Allemagne). Elle arrive en France en octobre 1940, munie d’un passeport allemand délivré en 1938 valable jusqu’en 1943 et est internée au camp de Gurs. Libérée pour raison de santé, elle est transférée à Chansaye.
Fiche de Gurs : Vieillesse, bronchite chronique. Garantie 1000 Francs CH au Crédit Lyonnais de Marseille. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Gunzburger – Léopold, 84 ans, né le 12/03/1857 à Schmieheim, et sa fille Hermine, 52 ans, née le 24/06/1889 à Fribourg habitaient à Freiburg/Breisgau (Allemagne). Juifs, munis de passeport allemand délivré en 1939, ils arrivent en France en octobre 1940. De nationalité allemande, ils sont internés au camp de Gurs. Léopold au baraquement E-20 et Hermine au baraquement I-23. Libérés ils sont transférés à Chansaye.
Fiche de Gurs de Léopold : Vieillesse. Transféré aux Milles.
Fiche de Gurs de Hermine : Trouble de ménopause motivant le changement de camp et de climat, en outre il ne faut pas la séparé de son père Léopold Gunzburger âgé de 84 ans. Transféré à ? (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Haberer – Fanny, 54 ans, née le 25/12/1887 à Duisburg, habitait Lahr. Juive, allemande, munie d’une carte d’identité délivré en 1939, elle est internée à Gurs (K-10). Libérée elle est transférée à Chansaye.
Fiche de Gurs : Cardiopathie motivant changement de camp et de climat. Son frère habite à Lyon. Remet directement l’argent à Nina. (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Herrnstadt – Irma, 21 ans, née le 31/05/1920 à Vienne, habitait 105 rue Livourne, à Bruxelles-Ixelles. Monitrice infirmière, juive, ex-autrichienne, munie d’un passeport autrichien et d’une carte d’identité belges délivré à Bruxelles-Ixelles, elle arrive de Belgique en France en mai 1940 et est interné au camp de Gurs. Libérée, elle est transférée à Chansaye.
Fiche de Gurs : Besoin d’elle vu présence de vieillards et malades. Epouse de Callel Morgenstern. Union Libre, sans moyens, nous vous la recommandons. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Hess – Laura, 55 ans, née le 13/02/1886 à Reilingen. Juive, allemande, arrivée en France en octobre 1940 du pays de Bade, munie d’un passeport allemand, elle est internée à Gurs (I-13). Libérée elle est transférée à Chansaye.
Fiche de Gurs : Maladie des reins. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Hirsch – Kathe, 49 ans, née le 26/01/1892 à Berlin, secrétaire, habitait au Château Montintin, Château Chervise, Haute-Vienne. Juive, apatride allemande, elle est internée au camp de Gurs (M-17). Libérée, elle est transférée au Chansaye.
Fiche de Gurs : Carte d’identité délivrée à Paris, déposée au commandement du camp. Trouble de ménopause motivant le changement de camp et de climat. Recommandé par Nina. Accepte. (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Jacob – Josef, juif, interné au camp de Gurs J-16 est libéré est transférée au Centre de Chansaye.
Fiche de Gurs : Peut s’engager pour 1500 frs/mois mais ne veut partir qu’avec sa femme et sa fille. Liste de personnes n’ayant pu s’engager définitivement pour Chansaye. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Kahn – Siegfried, 57 ans, née le 29/01/1884 à Salzburg, commerçant et son épouse Hilda, 54 ans, née le 30/07/1887 à Nielheim, arrivent en France en octobre 1940. Juifs allemands, ils sont internés au camp de Gurs (Siefried au baraquement E-26 – Hilda au baraquement I-19). Libérés, ils sont transférés à Chansaye.
Fiche de Gurs de Siegfried : Passeport allemand délivré en 1939, en France depuis octobre 1940. Paralysie du bras droit, état motivant changement de climat. Est sur la liste Suisse.
Fiche de Gurs de Hilda : Passeport allemand délivré en 1939 à Fribourg, en France depuis octobre 1940. Cardiopathie motivant changement de camp et de climat. Est sur la liste Suisse. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Kersten – Heinrich, 25 ans, né le 12/02/1916 à Cologne, menuisier, protestant, habitait Bruxelles. Allemand, arrivé en France en mai 1940, il est interné au camp de Gurs (D-17). Libéré, il est transféré à Chansaye.
Fiche de Gurs : Indispensable à notre maison en tant que technicien, organisateur d’atelier de menuiserie et horticulteur. (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Kleefeld – Frida, juive, est internée au camp de Gurs I-17. Libérée elle est transférée à Chansaye.
Fiche du centre : Est sur la liste Suisse. (SSAE DX41-195)
25/11/1941 Famille Klotz – Joseph, 63 ans, né le 07/12/1878 à Lauterburg, habitait Valhornstrasse, 62, à Karlsruhe. Restaurateur, juif, muni d’un passeport allemand délivré à Karlsruhe, il arrive en France en octobre 1940 et est interné à Gurs. Libéré, il est transféré à Chansaye.
Fiche de Gurs : Vieillesse, déformation de la jambe droite. (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Koref – Fritz, 57 ans, né le 12/12/1884 à Hanau, ingénieur chimiste, juif, et son épouse Gertrude, 52 ans, née Musculus le 04/11/1889 à Aschaffenburg, artiste peintre, protestante, habitait 6 rue Roseleur, Aubusson (Creuse). De nationalité allemande, ils sont internés au camp de Gurs (Fritz au baraquement H-19 – Gertrude au baraquement M-21). Libérés, ils sont transféré à Chansaye.
Fiche de Gurs de Fritz : Récépissé de carte d’identité délivré en 1939. Diabète motivant envoi dans un camp où le régime serait possible. Ont des garanties financières. S’adresser à Olivier de Pierrebourg.
Fiche de Gurs de Gertrude : Récépissé de carte d’identité délivré en 1939 à Aubusson. Femme de Fritz Koref. Cholécystite motivant changement de camp et de climat.
Fritz et Gertrude survivront. Ils passeront en Suisse et décéderont en 1969 et 1972. (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Kraemer – Rosa, 36 ans, née le 17/02/1905 dans le Bas-Rhin, juive, habitait Karlsruhe. Française de naissance, allemande par mariage, munie d’un passeport allemand, elle est internée au camp de Gurs (K-8). Libérée elle est transférée à Chansaye. (SSAE DX41-195)
25/11/1941 Famille Kuttner-Dyck – Eve-Rose, 23 ans, née le 18/10/1918 à Berlin, étudiante infirmière juive arrivée en France en 1933, de nationalité allemande est internée au camp de Gurs (M). Libérée, elle est transférée à Chansaye.
Fiche de Gurs : Certificat d’identité et de voyage pour les réfugiés allemands, en France depuis 1933 à Paris. Indispensable à notre maison en tant qu’infirmière et travailleuse, étant donnée la présence de personnes âgés et impotentes. Remplacé par Ochsorhn. (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Lingner – Max, 53 ans, né le 17/11/1888 à Leipzig, artiste peintre protestant, habitait 58 rue Pergolèse, à Paris 16. De nationalité allemande, il est interné à Gurs (H-12). Libéré, il est transféré à Chansaye.
Fiche de Gurs : Carte d’identité délivré en 1939. Recommandé par Nina, à accepter, sans moyen. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Markus – Ludwig, 50 ans, né le 01/06/1891 à Krystinopol, distillateur, juif, habitait 8 rue de la Solidarité à Bron. Ex-Autrichien, il est interné au camp de Gurs (G-20). Libéré, il est transféré à Chansaye.
Fiche de Gurs : Passeport périmé délivré à Vienne en 1939. Depuis le 20/03/1940 au 4/03/1941 prestataire 317e TEP, Albi-Les Milles. A résidé à Lyon comme prestataire du 31/07 au 23/10/1940, Ayant été trouvé inapte au prestation à Gurs, besoin de lui en qualité de cuisinier et bricoleur. Frère de Biesen, accepte et représente pour vous un élément très utile. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Mendelsohn – Adolf, 54 ans, né le 25/09/1887 à Vienne, ingénieur, juif, son épouse Elsa, 51 ans, née Semo le 16/02/1890 à Vienne, comptable, juive, habitaient Lange Ste Anna Straat, 1, à Anvers. Ex-autrichiens, ils arrivent de Belgique en France en mai 1940. Ex-autrichiens, et sont internés au camp de Gurs. Adolf à Gurs F-3 et Elsa à Gurs L-21. Libérés, ils sont transférés à Chansaye.
Fiche de Gurs de Adolf : Carte d’identité belge délivré à Anvers le 30/09/1938, en France depuis mai 1940, arrivé de Belgique. Artériosclérose. Nous ont été recommandés, sont sans moyens.
Fiche de Gurs de Elsa : Passeport allemand périmé délivré en 1938, carte d’identité belge délivré à Anvers en 1939, en France depuis mai 1940. Femme d’Adolf Mendelsohn. Trouble de ménopause motivant changement de climat. Nous ont été recommandés, sont sans moyens (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Mendelsohn – Édith, Ernestine, Esther, 32 ans, née le 20/06/1909 à Berlin, Secrétaire-traductrice, juive, habitait Statiestraat,18 à Anvers. De nationalité allemande, elle est internée au camp de Gurs (M-10). Libérée, elle est transférée à Chansaye.
Fiche de Gurs : Passeport allemand prolongé en 1940 à Paris, récépissé de carte d’identité. Otite Chronique, angines à répétition motivent changement de climat. Recommandé par Nina. Accepte. (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Morgenstern – Callel, 33 ans, né le 21/07/1908 à Husayn, bibliothécaire, juif, habitait à Anvers. Apatride Polonais, il est interné au camp de Gurs. Libéré, il est transféré à Chansaye.
Fiche de Gurs : Certificat d’origine polonaise, fiche de recensement belge, en France depuis 1940, de Belgique. Sclérose pulmonaire droite, besoin de lui car bon travailleur. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Nissenbaum – Abraham, 38 ans, né le 11/01/1903 à Odessa, polisseur de diamant, juif, et son épouse Ida, 29 ans, née le 04/06/1912 à Anvers, sténodactylo, juive, habitaient 1 rue de la Vigne, à Anvers. Polonais, ils sont internés au camp de Gurs (Abraham au baraquement F – Ida au baraquement L-8). Libérés, ils sont transférés à Chansaye.
Fiche de Gurs d’Abraham : Carte d’identité belge. En France depuis mai 1940 arrivé de Belgique. Débilité physiologique motivant changement de climat.
Fiche de Gurs de Ida : Carte d’identité belge. En France depuis mai 1940 arrivé de Belgique. Faiblesse physiologique motivant le changement de climat.
Excellents renseignements. Ont travaillé à Brens. Madame comme secrétaire du directeur et son mari a fait du travail de ravitaillement. Tous les deux désireux de travailler dans la collectivité. Sans moyen. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Ochshorn – Gottfried, 26 ans, né le 06/04/1915 à Vienne, étudiant, juif, habitait 61 rue Bois de Linhout à Woluwe-Saint-Lambert. Ex-Autrichien, il est interné au camp de Gurs. Libéré, il est transféré à Chansaye.
Fiche de Gurs : Passeport autrichien, en France depuis mai 1940, arrivé de Belgique. Besoin de lui en tant que travailleur. (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Pollak – Heinz, 30 ans, né le 18/06/1911 à Vienne (Autriche), médecin, juif, il habitait 10 Albertstraat, à Anvers. Son épouse, Ilse, 22 ans, née Leo le 03/07/1919 à Berlin, infirmière protestante habitait 20 rue Beaubourg, à Paris 4e. Heinz est autrichien, interné à Gurs à l’infirmerie C et Hilse est allemande et internée à Gurs à l’infirmerie K). Libérés de Gurs, ils sont transférés à Chansaye. Leur fille, Suzanne Leo-Pollak a passé la première année de sa vie à Chansaye.
Fiche de Gurs de Heinz : Ex-Autrichien. Carte d’identité belge. En France depuis mai 1940 arrivé de Belgique. Besoin de lui en tant que médecin vu la présence de vieillards et de malades. Époux d’Ilse Leo.
Fiche de Gurs de Hilse : Infirmière diplômé de la croix rouge française. Titre d’identité et de voyage, carte d’identité de travailleur. Cardiopathie motivant changement de camp et de climat, de plus besoin d’elle en tant qu’infirmière. Épouse d’Heinz Pollak (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Reifenberg – Friedel, 47 ans, née le 10/05/1894 à Berlin et sa fille Charlotte, 27 ans, née le 31/12/1914 à Dessau, diplômée d’aviculture, juives, habitaient 13 rue des Cordonniers, à Angoulême. Allemandes, elles sont internées à Gurs où elles travaillent à l’hôpital pour femme de Gurs. Libérées, elles sont transférées à Chansaye.
Fiche de Gurs de Friedel : Passeport allemand périmé. En France depuis 1939. Suite de pleurésie ancienne.
Fiche de Gurs de Charlotte : Passeport allemand périmé. Fille de Friedel Reifenberg. Besoin d’elle comme excellente travailleuse et spécialiste de la basse-cour. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Rosner – Siegfried, 47 ans, né le 28/05/1894 à Lemberg, employé de banque, protestant, habitait Bruxelles. Ex-Autrichien, il est interné au camp de Gurs (D-19). Libéré, il est transféré à Chansaye.
Fiche de Gurs : Passeport allemand périmé délivré à Vienne en 1938. En France depuis mai 1940. Arrivé de Belgique. Cystite chronique motivant changement de climat. Accepte et possède des garanties suisses. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Ruben – Hélène, est internée à Gurs (M-15). Libérée, elle est transférée à Chansaye.
Fiche de Gurs : Ne peut se décider avant d’avoir réponse des enfants d’Amérique. Liste de personnes n’ayant pu s’engager définitivement pour Chansaye. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Schramm – Johanna, Ellen, Marie, Clara, 45 ans, née le 07/04/1896 à Berlin, professeur d’école professionnelles, protestante, habitait 12 rue d’Alsace, à Besançon (Doubs). De nationalité allemande, elle est internée au camp de Gurs (Chef îlot M). Libérée, elle est transférée à Chansaye.
Fiche de Gurs : Passeport allemand périmé, carte d’identité française délivré à Besançon. Besoin d’elle en tant que travailleuse et pour l’organisation des travaux techniques. Est chaleureusement recommandée par Kathe Hirsch et Manou Gommes. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Spitz – Otto, né à Vienne, constructeur de machine, et son épouse Stéphanie, 44 ans, née Munzer le 31/08/1897 à Vienne, juifs, habitaient Rue de Potter, à Bruxelles. Ils arrivent en France en 1936. Ex-autrichiens, ils sont internés au camp de Gurs. Libérés, ils sont transférés à Chansaye.
Fiche de Gurs de Otto : Passeport délivré à Zurich en 1939, en France depuis 1936, arrivée de Belgique.
Fiche de Gurs de Stéphanie : Passeport délivré à Zurich en 1939, en France depuis 1939, arrivée de Belgique. Sclérose motivant envoi sous climat plus doux. Femme de Spitz Otto, présent sur la liste mais barré. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Steiner – Betty, est internée au camp de Gurs (M-12). Libérée, elle est transférée à Chansaye.
Fiche de Gurs : Ne peut se décider avant d’avoir réponse des enfants d’Amérique. Liste de personnes n’ayant pu s’engager définitivement pour Chansaye. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Stern – Martha, 60 ans, née Klopfer le 07/08/1881 à Mannheim, habitait à Mannheim. Juive, allemande, elle est internée à Gurs (K-23). Libérée, elle est transférée à Chansaye.
Fiche de Gurs : Passeport allemand délivré à Mannheim en 1939, en France depuis Octobre 1940. Vieillesse, sinusite frontale à répétition motivant changement de climat. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Weil – Émile, 69 ans, né le 29/05/1872 à Emmendingen, commerçant, et son épouse Ida, 65 ans, née Veit, le 04/02/1876 à Emmendingen, juifs, habitaient Emmendingen. Arrivés en France en octobre 1940, allemands, ils sont internés au camp de Gurs (Émile, baraquement F-26). Libérés, ils sont transférés à Chansaye.
Fiche de Gurs de Émile : Carte d’identité allemande délivrée à Emmendingen en 1939, en France depuis octobre 1940. Vieillesse, transfert sous climat plus régulier souhaitable à la suite d’artériosclérose.
Fiche de Gurs de Ida : Carte d’identité allemande délivré à Emmendingen en 1939, en France depuis octobre 1940. Vieillesse, transfert sous climat plus régulier souhaitable à la suite d’artériosclérose. (SSAE DX41-195)

25/11/1941 Famille Weiss – Elsa, 42 ans, née le 18/03/1899 à Losocz, juive, habitait 5 rue Robert Stevens, Paris. Ex-Autrichienne, elle est internée au camp de Gurs (K-10). Libérée, elle est transférée à Chansaye.
Fiche de Gurs : Passeport déposé au bureau du camp, récépissé de carte d’identité française délivré par la préfecture de Pau. Maladie de Basedow. (SSAE DX41-195)


25/11/1941 Famille Wittgenstein – Iwan, né en 1879, Théodore, né en 1900, et Gertrude, née en 1917, nés en Allemagne, juifs de nationalité allemande, sont libérés de Gurs et transférés à Chansaye. (SSAE DX41-195)

 

Sources : http://www.ajpn.org/sauvecache-2-12.html